Verset(s) de la Bible Jg 4

 

Jg 4 : Le récit de la bataille de Déborah

Le chapitre 4 raconte une bataille remportée par une femme "juge" en Israël : Déborah.
Mais qu'est-ce qu'un "juge" et qui est cette Déborah qui prend la tête des troupes ?
Contre qui se bat-elle et quelle est la cause du conflit ? 

Cette histoire a-t-elle un fond historique et si oui, quel est son contexte ? 

Enfin, pourquoi les auteurs du livre des Juges l'ont-ils rapportée ?
Quels enjeux de foi ont-ils voulu souligner à travers ce récit ? 
Voir aussi Jg 5




Voir le commentaire après le tableau.
(4,4)  En ce temps-là Débora, une prophétesse, femme de Lappidot, jugeait Israël.
(4,5)  Elle siégeait sous le palmier de Débora entre Rama et Béthel, dans la montagne d'Ephraïm, et les Israélites allaient vers elle pour obtenir justice.
(4,6)  Elle envoya chercher Baraq, fils d'Abinoam de Qédesh en Nephtali et lui dit : "Yahvé, Dieu d'Israël, n'a-t-il pas ordonné : Va, marche vers le mont Tabor et prends avec toi 10 000 hommes des fils de Nephtali et des fils de Zabulon.
(4,7)  J'attirerai vers toi au torrent du Qishôn Sisera, le chef de l'armée de Yabîn, avec ses chars et ses  troupes, et je le livrerai entre tes mains ?"
(4,8)  Baraq lui répondit : "Si tu viens avec moi, j'irai, mais si tu ne viens pas avec moi, je n'irai pas, car je ne  sais pas en quel jour l'Ange de Yahvé me donnera le succès." --
(4,9)  "J'irai donc avec toi, lui dit-elle ; seulement, dans la voie où tu marches, l'honneur ne sera pas pour toi,  car c'est entre les mains d'une femme que Yahvé livrera Sisera." Alors Débora se leva et, avec Baraq, elle se  rendit à Qédesh.
Bible de Jérusalem (éd. 1975)

Pour voir le texte biblique complet de Jg 4

Voir aussi (Les fondements Bibliques, pages 129 et 155)
Ce tableau permet de situer la genèse d'un texte biblique (Mémoire, Écriture, Relecture) dans un contexte
de religions environnantes, seuil par seuil, dans des expressions de foi situées.
Religions environnantesSeuilExpressions de la FoiGenèse du texte
 
  La religion mésopotamienne 1 Les dieux du ciel - Aux origines    
  La religion égyptienne Patriarches - Le semi-nomadisme    
  La religion d'Ugarit Assimilation/rejet - Immigration MEMOIRE 1  
 Début de l'écriture biblique
    - VIIIe siècle Le Baal syro-phénicien 2 Luttes contre Baal - Royaumes unifiés MEMOIRE 2  
    - VIIe siècle Le Marduk assyrien Trahison du frère - Chute de Samarie MEMOIRE 3  
L'Alliance - Le Temple de Josias ECRITURE 1  
    - VIe siècle Le Marduk babylonien Hénothéisme - L'Exil    
    - Ve siècle
- IVe siècle
Mazdéïsme perse Monothéismes d'Alliance    
Prêtres et Légistes - Second Temple    
Courant apocalyptique    
    - IIIe siècle L'Hellénisme égyptien Hellénisation - Alexandre    
    - IIe siècle L'Hellénisme syrien Persécutions - Antiochus IV    
    L'Hellénisme syrien Séparation des Asmonéens - Esséniens    
    - Ier siècle Rome La foi dans un Judaïsme éclaté    
 
    de 0 à 33 Judaïsme officiel et apocalyptique sous domination romaine 3 Jésus, irruption d'un nouveau monde    
Jésus et le Temple    
Jésus et la Torah    
Jésus et la Pâque    
 Premiers écrits du Nouveau Testament
    de 33 à 70 Judaïsme officiel 4 A Jérusalem    
Missions Judéo-chrétiennes    
En Samarie    
En Syrie    
A Rome    
A Ephèse    
 La tradition patristique
    + 135 Judéo-christianisme   Les Pères apostoliques    
Les Pères d'Orient    
Les Pères d'Occident (RELECTURE1)  
Les Pères du désert    
Des Victorins aux Scholastiques    
 
Les exégètes s’accordent pour dire que les deux textes (Jg 4) et (Jg 5) dont les parallèles sont nombreux, sont deux expressions différentes de mémoires plus anciennes.
Un lien structurel est fait entre les deux chapitres du fait que (Jg 5) fait suite à (Jg 4). Jg 5 demande, pour être lu, une connaissance de l’identité des personnages donnée en Jg 4. 

Comme souvent, dans la Bible, le premier texte (Jg 4) est une forme révisée et donc plus tardive, du second (Jg 5) plus ancien.
En Jg 4, la guerre est menée par YHWH lui-même ; c’est lui qui obtient la victoire. Le schéma littéraire (+1) s'apparente au Deutéronome et plaide pour une relecture au temps de Josias. Dans ce schéma, comme en Ex 14-15, le chant continue le récit de la guerre sainte proprement dit. 

Un contexte d' Assimilation/rejet

(4,1) Après la mort d'Ehud les Israélites recommencèrent à faire ce qui est mal aux yeux de Yahvé. Israël (Royaume du Nord, dont Samarie est la capitale) recommence à pécher : il s’assimile en rendant un culte à Baal. (+2) 
(4,2)  et Yahvé les livra à Yabîn, roi de Canaan, qui régnait à Haçor. Le chef de son armée était Sisera, qui habitait à Haroshèt-ha-Goyim.Les tribus sont devenues, pour le rédacteur, l'Israël du Nord, enfin unifiées.
Elles sont rejetées par les Cananéens en place; d'abord celles tout au nord, proches de Yabin, roi de la forteresse de Haçor (Jos 11). (+3) 
(4,3)  Alors les Israélites poussèrent des gémissements vers Yahvé. Car Yabîn avait 900 chars de fer et il avait opprimé durement les Israélites pendant vingt ans. Après 20 ans d'oppression, les Israélites crient vers YHWH. C'est le schéma classique de la guerre sainte. Les 900 chars indiquent le temps d'Achab (+4) 
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(+1) 
Le schéma littéraire est habituellement caractérisé par la guerre sainte (titres en gras dans notre commentaire). 


(+2)
Telle est la situation décrite par le récit qui, à une époque où la Phénicie et l'Israël du Nord découvrent l'alphabet (9°s), les tribus pouvaient mettre par écrit dans leurs sanctuaires respectifs, les mémoires de l'installation en Canaan. Ce qui est vécu par le rédacteur au temps d'Achab qui a épousé Jézabel la phénicienne, sert à interpréter les mémoires du temps où les tribus s'installaient et, conformément au phénomène d'assimilation/rejet, bien connu en sociologie des religions devaient s'assimiler tout en gardant leur identité. 
Cf. Liverani : La Bible et l'invention de l'histoire. p. 97 - 99 


(+3)
Cette forteresse est le verrou du Nord ; Siséra en est le chef militaire. Un autre roi - ? (Jos 5,28-30) - a son armée toute proche.


(+4)
A la bataille de Qarqar en -853, Achab avait pu aligner 2 000 chars contre le roi Assyrien Salmanasar III.
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(ECRITURE 1) Au temps de Josias et de sa réforme (- 620). 

Dans sa relecture de l'histoire, Josias a le souci de reconnaître YHWH comme l'auteur des victoires portées dans les mémoires ; ainsi, la faiblesse des acteurs est-elle soulignée au profit de YHWH. De même, La Torah qu'il édite est retrouvée dans le temple d'autrefois (2 R 22)).

Une charismatique se lève

(4,4) En ce temps-là Débora, une prophétesse, femme de Lappidot, jugeait Israël. Voilà une prophétesse qui est l'antidote de Jézabel, la femme d'Achab. (+2) 
(4,5)  Elle siégeait sous le palmier de Débora entre Rama et Béthel, dans la montagne d'Ephraïm, et les Israélites allaient vers elle pour obtenir justice. Un palmier de Débora fait encore mémoire d’elle. (+3) 
(4,6) Elle envoya chercher Baraq, fils d'Abinoam de Qédesh en Nephtali et lui dit : "Yahvé, Dieu d'Israël, n'a-t-il pas ordonné: Va, marche vers le mont Tabor et prends avec toi 10.000 hommes des fils de Nephtali et des fils de Zabulon. Elle va chercher Baraq à Qedesh, au nord de Haçor, et donc, tout proche, pour qu’il recrute chez ses voisins en Nephtali et Zabulon. Le recrutement va donc du Nord au Sud du royaume au moment où on écrit.
(4,7) J'attirerai vers toi au torrent du Qishôn Sisera, le chef de l'armée de Yabîn, avec ses chars et ses  troupes, et je le livrerai entre tes mains."  
Elle lui promet de livrer les chars de Sisera au torrent du Qishon, situé entre le Carmel et le mont Thabor, c'est-à- dire, au centre du Royaume du Nord, dans la plaine de Jizreël.
(4,8) Baraq lui répondit : "Si tu viens avec moi, j'irai, mais si tu ne viens pas avec moi, je n'irai pas, car je ne  sais pas en quel jour l'Ange de Yahvé me donnera le succès." - Baraq - en hébreu "l'éclair" - est une allusion à Baal. Ce guerrier est probablement un autochtone en révolte contre le système cananéen. Il est invité à suivre Débora (en hébreu "l'abeille", issue du désert ?). L'auteur de la guerre sainte est YHWH : Baraq ne partira que s'il reconnaît l'ange de YHWH. Baraq part (Jg 5,12.15), il a reconnu la main de YHWH.
Dans l'assimilation/rejet, il arrive que celui qui est déçu de la religion autochtone décadente, envie la foi des émigrés, rejetés parce que refusant - au nom de leur foi - certaines coutumes liées à la religion en place. 
(4,9) "J'irai donc avec toi, lui dit-elle ; seulement, dans la voie où tu marches, l'honneur ne sera pas pour toi,  car c'est entre les mains d'une femme que Yahvé livrera Sisera." Alors Débora se leva et, avec Baraq, elle se  rendit à Qédesh. 
(4,10)  Baraq convoqua Zabulon et Nephtali. 10 000 hommes le suivirent et Débora monta avec lui. Tout le Royaume du Nord part en guerre. Débora, plus au sud, monte rejoindre Baraq.
(4,11)  Héber, le Qénite, s'était séparé de la tribu de Qayîn et du clan des fils de Hobab, beau-père de Moïse ; il avait planté sa tente près du chêne de Caanannim, non loin de Qédesh. Qédesh est proche de Haçor, un peu plus au Nord. Heber le Qénite, s'est séparé de Cayîn, ancêtre de Qénites (Nb 24,21) et de Hobab, beau-frère de Moïse (Nb 10,29). Il est donc parent lointain de Moïse et pourtant en bon terme avec Sisera, le Cananéen. Comment expliquer cela ? Heber le Qénite et son épouse ont sans doute été contraints de s'allier aux Cananéens de Haçor. La femme de Heber se vengera de cette contrainte en tuant Sisera. (+4)
Dans ce contexte d' Assimilation/rejet, la résistance à Canaan est vécue comme don du Dieu des "Pères", puisque c'est Lui qui permet de tenir, et c'est autour de Lui que se construit un credo partagé par les tribus autochtones et celles d'origine semi-nomades cherchant à s'insérer dans le monde cananéen.
(4,12)  On annonça à Sisera que Baraq, fils d'Abinoam, était monté sur le mont Tabor. Siséra est prévenu de l’attaque.
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(+1)
Les femmes des rois inclinent à l'infidélité à YHWH : à commencer par le roi Achab, amené par Jézabel, sa femme, à violer la terre de Naboth (1 R 21), ou encore, Samson trahi par Dalila (Jg 16), ou bien David qui s'attribue la femme d'Urie le Hittite (2 S 11), et encore la femme à la meule qui a tué Abimelek, le fils de Gédéon.
(+2) 
Comme nourrice de Rebecca (la femme d'Isaac), à Béthel quand on écrit (cf(Gn 35,8)).

(+3) 
Ces allusions à une localisation de Débora dans le Sud du Royaume d'Achab, entre Rama (au Nord de Jérusalem) et Béthel, peuvent situer la rédaction de ce texte à l'époque de Josias, époque où les traditions sont amalgamées autour de l'unique temple de Jérusalem qui a centralisé les mémoires des sanctuaires tribaux désaffectés par la réforme d'Ezéchias après (-701).

(+4)
On pourrait admettre soit que Moïse n'est pas encore la référence des tribus au temps de Débora de sorte que Héber peut tout à la fois être parent de Moïse et collaborateur des cananéens. Auquel cas notre texte serait bien antérieur à Josias pour qui Moïse est déjà le fédérateur de toutes les tribus rassemblées sous le patronyme de l'"Exode". Ou bien il faut penser que ce parent de Moïse (madianite dans la Transjordanie du Sud et donc loin du champ de bataille, s'est assimilé à Canaan, au point de devenir l'allié de Yavin qui est roi sur la forteresse de Haçor (verrou au Nord contre les attaques de Damas ou de l'Assyrie). Notre texte étant marqué par la relecture de Josias, il faut plutôt pencher pour la seconde hypothèse.
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(ECRITURE 1)
Vers (-620) : réforme de Josias.

Un combat de YHWH

(4,13)  Sisera convoqua tous ses chars, 900 chars de fer, et toutes les troupes qu'il avait, de Haroshèt-ha-Goyim au torrent du Qishôn. Tel est le camp de Baal face au camp de YHWH, avec Baraq et Debora.  Il s'agit d'une coalition contre Baal et le pouvoir cananéen ; on ne parle plus de Heber le Qénite (on y reviendra avec le meurtre de Siséra par Yaël). 
(4,14)  Débora dit à Baraq : "Lève-toi, car voici le jour où Yahvé a livré Siséra entre tes mains. Oui! Yahvé ne marche-t-il pas devant toi ?" Baraq est invité à reconnaître YHWH comme auteur de la victoire à venir. Et Baraq descendit du mont Tabor avec 10 000 hommes derrière lui.  Débora donne à Baraq le signal du combat de YHWH.
(4,15)  Yahvé frappa de panique Siséra, tous ses chars et toute son armée, devant Baraq. Siséra, descendant de son char, s'enfuit à pied. Il n'est pas question, comme dans le poème archaïque (Jg 5), de l'orage qui semble prendre le parti de Siséra et ses troupes, mais qui, en fait, fera déborder le Qishon et embourbera ses chars. Seul Baraq ("l'éclair", attribut de Baal) est mentionné, avec ses 10 000 hommes. Ainsi, c'est Baraq/éclair/Baal qui se retourne contre Sisera/adepte de Baal. Ce retournement caractérise les récits contre le Baal. Cf. Gédéon - appelé Yerubbaal = "que Baal se fasse justice à lui-même" ! (Jg 6,19-30) - gagne la bataille sans coup férir, parce que YHWH a fait que les troupes ennemies se massacrent mutuellement (Jg 7). (+1)
(4,16) Baraq poursuivit les chars et l'armée jusqu'à Haroshèt-ha-Goyim. Toute l'armée de Siséra tomba sous le tranchant de l'épée et pas un homme n'échappa.Siséra s’enfuit à pied tandis que Baraq poursuit les chars jusqu'aux bases éloignées ; personne n’échappe à l’épée (en guerre sainte, la victoire doit s'accompagner de la destruction totale de l'ennemi).(+2)
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(+1) 
Cet effet boomerang a pour objectif de mettre en évidence que c'est YHWH qui mène la guerre sainte et retourne Baal contre Baal. C’est YHWH qui frappe Siséra de panique. Tous ces thèmes disent la désappropriation de la victoire attribuée entièrement à YHWH. C'est par ce biais que l'auteur dit sa foi en l'initiative de Dieu dans l'événement raconté. 

(+2)
Nouvelle expression de la victoire totalement attribuée à YHWH.
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(ECRITURE 1)
A l'époque de Josias et sa réforme - 620.
Comparer avec le récit sur Yaël en (Jg 5,24-27). 


La geste de la femme du Qenite

(4,17)  Sisera cependant s'enfuyait à pied dans la direction de la tente de Yaël, femme de Héber le Qénite, car la paix régnait entre Yabîn, roi de Haçor, et la maison de Héber le Qénite. Alors que le cantique (Jg 5) mentionne seulement Yaël, femme de Héber le Qénite, en Jg 4, on explique pourquoi Siséra a été se jeter dans la gueule du loup. C'est que Héber le Qénite avait du faire une alliance avec Yabin, roi de Haçor.Yaël signifie "Dieu est YHWH". 
(4,18) 
 Yaël, sortant au-devant de Siséra, lui dit : "Arrête-toi, Monseigneur, arrête-toi chez moi. Ne crains rien !" Il s'arrêta chez elle sous la tente et elle le recouvrit d'un tapis.  En (Jg 5), on ne parle que du lait donné à la place de l'eau et du piquet avec le marteau. Jg 4 brode en insistant sur le piège du tapis tendu au fuyard sous couvert d'hospitalité.
(4,19)  Il lui dit : "Donne-moi à boire un peu d'eau, je te prie, car j'ai soif." Elle ouvrit l'outre où était le lait, le fit boire et le recouvrit de nouveau. Jg 4 offre un récit bien construit à la différence de Jg 5 qui célèbre les faits bruts.
(4,20)  Il lui dit : "Tiens-toi à l'entrée de la tente, et si quelqu'un vient, t'interroge et dit : Y a-t-il un homme ici ?, tu répondras : Non." La stratégie du piège (absente de l'hymne (Jg 5)) est racontée avec la louange du geste de Yaël; Siséra, misant sur les assurances de paix entre les deux familles, demande protection, il traite Yaël comme si elle était de son côté. Siséra est pris au piège, tout se retourne contre lui.
(4,21)  Mais Yaël, femme de Héber, prit un piquet de la tente, saisit un marteau dans sa main et, s'approchant de lui doucement, elle lui enfonça dans la tempe le piquet, qui se planta en terre. Il dormait profondément, épuisé de fatigue, c'est ainsi qu'il mourut. L'expression "tout doucement" exprime la stratégie du piège. (+1)
(4,22)  Et voici que Baraq survint, poursuivant Siséra. Yaël sortit au-devant de lui : "Viens, lui dit-elle, et je te ferai voir l'homme que tu cherches." Il entra chez elle : Siséra gisait mort, le piquet dans la tempe. L'épopée se termine par le constat de la mort. Yaël, dont le mari est de la famille de Moïse, annonce à Baraq- l'éclair (qui, lui, vient de la religion de Baal) célèbrent ensemble la victoire de YHWH : autochtones et semi-nomades partagent un credo commun. 
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(+1) 
Le récit prend une tournure épique, bien construite, comme souvent dans les récits apologétiques cherchant la vraisemblance, en même temps que le caractère épique.
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(ECRITURE 1)
Epoque de Josias et de sa réforme - 620.



La paix revenue

(4,23)  Dieu humilia donc en ce jour Yabîn, roi de Canaan, devant les Israélites.
(4,24)  La main des Israélites s'appesantit de plus en plus durement sur Yabîn, roi de Canaan, jusqu'à ce qu'ils aient supprimé Yabîn, roi de Canaan. Le récit se termine par la victoire complète d’Israël sur Yavin roi de Canaan. (+1) 
Suit alors le cantique de victoire : voir (Jg 5).
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(+1)  
On retrouve la conclusion classique des héros du livre des Juges, après l'hymne qui célèbre la victoire, en Jg 5,31 (Jg 5).
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(RELECTURE1)
Commentaire de Saint Bède le Vénérable (v. 673-735),
Moine, Docteur de l'Église.

Liturgie des heures I, 22 décembre. Commentaire sur l'évangile de Luc, 1, 46 ; CCL 120,37 (trad. bréviaire 22/12). Magnificat.

"Il renverse les puissants de leur trône"

Marie dit : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur » ; elle dit : « Le Seigneur m'a honorée d'une faveur si grande, si inouïe, qu'on ne peut l'expliquer dans aucun langage, mais c'est à peine si, même au plus profond du cœur, l'amour peut le saisir. C'est pourquoi je mets toutes les forces de mon âme à rendre grâce dans la louange... Le Seigneur fit pour moi des merveilles ; saint est son nom »... Elle seule, cette âme pour laquelle le Seigneur a daigné faire de grandes choses, peut l'exalter comme il convient et dire, en invitant à partager ses vœux et ses intentions : « Exaltez le Seigneur avec moi, glorifions-le ensemble » (Ps 33,4)... « Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son Amour. » Il est beau d'appeler Israël le serviteur du Seigneur, Israël que le Seigneur a relevé pour le sauver dans l'obéissance et l'Humilité. C'est ainsi que parle Osée : « Quand Israël était enfant, je l'ai aimé » (3,1; cf 11,4). Celui qui refuse de s'humilier ne peut évidemment pas être sauvé..., mais « quiconque se fera comme un petit enfant sera le plus grand dans le Royaume des Cieux » (Mt 18,4). « Il se souvient de la promesse faite à nos pères en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. » Il ne s'agit pas ici de la race charnelle d'Abraham, mais de sa race spirituelle. Autrement dit, il ne s'agit pas de ses descendants selon la chair, mais de ceux qui marchent sur les traces de sa Foi... L'avènement du Sauveur est donc promis à Abraham et à sa race à jamais, c'est-à-dire aux fils de la promesse dont saint Paul déclare : « Si vous appartenez au Christ, vous êtes donc de la race d'Abraham, héritiers selon la promesse » (Ga 3,29).
Le récit de la victoire met en lumière le salut donné par YHWH
Ce texte date de l'époque de Josias (-620), mais il reprend un événement porté dans les mémoires du Nord et célébré par un cantique très ancien cf. (Jg 5).  

En bref : le récit de la victoire de Déborah

Une théologie transparaît à travers le récit : 
C'est YHWH qui donne la victoire, bien sûr, mais c'est lui aussi qui mène le jeu. 
Cette victoire, il la donne aux petits et aux faibles (Déborah et Baraq) contre les puissants (Canaan). 
Le salut peut passer par une femme (Déborah est la première d'une longue lignée : Anne, mère de Samuel et bien plus tard, Judith, Esther et enfin, dans le nouveau testament : Marie).  Déborah est "juge" (+1)
La puissance guerrière (les chars) devient un piège (embourbement); il y a un retournement de situation. 
Dieu sauve son peuple de manière inattendue et gratuite. 
en savoir plus
(+1)
Les juges du livre des Juges sont des chefs qui se lèvent sous l'impulsion de l'Esprit de YHWH pour sauver les tribus d'Israël. Ils n'appartiennent pas à une lignée, ni à une caste, ni à une dynastie. Ce sont des leader charismatiques qui vont agir dans les moments de difficultés, de conflits.
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Les publications de référence :

Les Seuils de la Foi

Editions Parole et Silence et Université Catholique de Lille

En savoir plus
Le blasphème de JésusLe blasphème de Jésus
Les fondements bibliquesLes fondements bibliques
Entrer dans la foi avec la BibleEntrer dans la foi avec la Bible
Autre publication du père Jacques Bernard
Ressources théologiques et philosophiquesRessources théologiques et philosophiques