Verset(s) de la Bible Ep 1,3-14

Ce texte qui ouvre la lettre aux chrétiens d'Ephèse est
un hymne baptismal judéo-chrétien.
Il porte un contenu théologique dense. 

Mais d'où vient cet hymne ? 
Et que dit-il exactement, quelle confession de foi exprime-t-il ?
A quelle vision du monde renvoie-t-il ? 

Le commentaire aidera à entrer véritablement dans le sens de ce texte. 


Voir commentaire après le tableau boussole.

Un hymne baptismal

(1,3)  Béni le Dieu et Père du Seigneur (Ressuscité) de nous Jésus Christ (Oint)
le ayant béni nous
dans toute bénédiction (bienfaisance) pneumatique dans les "épouraniens" dans le Christ.

(1,4)  Comme il nous a sauvés (élus) en lui avant fondation de monde
pour être nous saints et sans tache devant lui dans l’amour

(1,5)  Nous ayant suscité pour filiation adoptive par J.C. pour lui (eis + accusatif) 
selon le goût de sa volonté
(1,6)  pour louange de gloire de sa grâce

de laquelle il nous a gratifiés dans le Bien Aimé 
(1,7)  en qui nous avons la Rédemption par son sang, la rémission des péchés
selon la richesse de sa grâce

(1,8)  de laquelle il nous a comblés en toute sagesse et intelligence,
(1,9)  nous ayant fait connaître le mystère de sa volonté
selon le goût de Lui qu’il s’était fixé par avance en lui 
(1,10)  pour l’économie du "plérôme" des temps :

RÉSUMER toutes les choses dans le Christ, celles sur les "ouranies" et celles sur la terre

En lui (1,11)  en qui aussi nous avons reçu notre héritage (part)
choisis d’avance selon le plan de celui qui fait toutes choses selon le désir de sa volonté
(1,12)  pour que nous soyons à la louange de sa Gloire les pré-espérant dans le Christ

(1,13)  En qui vous aussi ayant entendu la parole de vérité, l’Evangile de votre salut
en qui aussi ayant cru
vous êtes scellés par le "pneuma" de la promesse le Saint
(1,14)  qui est arrhes de notre héritage
pour la rédemption de l’acquisition à la louange de sa gloire.

Voir aussi (Les fondements bibliques, pages 547 et 550)
Ce tableau permet de situer la genèse d'un texte biblique (Mémoire, Écriture, Relecture) dans un contexte
de religions environnantes, seuil par seuil, dans des expressions de foi situées.
Religions environnantesSeuilExpressions de la FoiGenèse du texte
 
  La religion mésopotamienne 1 Les dieux du ciel - Aux origines    
  La religion égyptienne Patriarches - Le semi-nomadisme    
  La religion d'Ugarit Assimilation/rejet - Immigration    
 Début de l'écriture biblique
    - VIIIe siècle Le Baal syro-phénicien 2 Luttes contre Baal - Royaumes unifiés    
    - VIIe siècle Le Marduk assyrien Trahison du frère - Chute de Samarie    
L'Alliance - Le Temple de Josias    
    - VIe siècle Le Marduk babylonien Hénothéisme - L'Exil    
    - Ve siècle
- IVe siècle
Mazdéïsme perse Monothéismes d'Alliance    
Prêtres et Légistes - Second Temple    
Courant apocalyptique    
    - IIIe siècle L'Hellénisme égyptien Hellénisation - Alexandre    
    - IIe siècle L'Hellénisme syrien Persécutions - Antiochus IV    
    L'Hellénisme syrien Séparation des Asmonéens - Esséniens    
    - Ier siècle Rome La foi dans un Judaïsme éclaté    
 
    de 0 à 33 Judaïsme officiel et apocalyptique sous domination romaine 3 Jésus, irruption d'un nouveau monde    
Jésus et le Temple    
Jésus et la Torah    
Jésus et la Pâque    
 Premiers écrits du Nouveau Testament
    de 33 à 70 Judaïsme officiel 4 A Jérusalem    
Missions Judéo-chrétiennes    
En Samarie    
En Syrie    
A Rome    
A Ephèse ECRITURE 1  
 La tradition patristique
    + 135 Judéo-christianisme   Les Pères apostoliques    
Les Pères d'Orient    
Les Pères d'Occident    
Les Pères du désert    
Des Victorins aux Scholastiques    
 
L'épître aux Ephésiens commence par un hymne baptismal qui exprime l'unité des chrétiens juifs et païens. Cette unité se fait dans la Trinité et par le baptême.
On pourra consulter la structure littéraire de cette hymne : Structure littéraire Ep 1,3-14.

Le plan de salut en Dieu trinitaire

(1,3) Béni le Dieu et Père du Seigneur (Ressuscité) de nous Jésus Christ (Oint) le ayant béni nous  Dès ce premier verset, le caractère hiératique et liturgique du texte incline à penser que cette bénédiction dont Dieu a béni désigne le baptême. La suite de l’exégèse confirme cette hypothèse (cf. v. 13) (+1).
« le Dieu et Père du Seigneur de nous Jésus-Christ » (+2)
dans toute bénédiction pneumatique La bénédiction, c'est l’action de salut de Dieu,  l’Esprit Saint lui-même (+3) 

dans les "épouraniens" (+4) dans le Christ. Le pôle transcendant qui maintenant sauve le baptisé est "dans le Christ", remonté au Ciel.

(1,4) Comme il nous a sauvés (élus) en lui avant fondation de monde  Masson protestant calvinien traduit "il nous a prédestinés". Mais on voit mal comment cette sombre perspective pourrait être le premier motif de l’eulogie de Paul (+5).
Il ne s’agit pas de prédestination au sens d’une sélection d’entre les hommes qui aurait été faite de toute éternité dans la pensée et la volonté immuables d’un Dieu clos sur lui-même. Ici, comme chez tous les auteurs du NT, l’"élection" comme le « salut » ne sont pas l’affaire de Dieu en lui-même, pas plus que de l’homme en lui-même. C’est l’entrée dans une relation devenue possible par le fait que le Christ nous a « justifiés » (ajustés) par sa mort. Dans sa mort, notre mort prend sens : elle est communion à Dieu.
Dans la théologie paulinienne, "élu" ne veut pas dire « sélectionné » mais : « entré dans l’échange du salut ». L’hymne ajoute : « en Lui ». En effet, cet échange, cette « justification-par-la-foi » se fait dans le Christ (cf. (Ga 3,23s) ; (Rm 4,11) ; (Rm 6,1-11) ; (Rm 8,14-30) ; (Col 2,6-3,4)).
Ce qui est nouveau et propre aux Ephésiens, c’est que les élus soient considérés par Dieu de toute éternité comme ses partenaires : après avoir dit que nous avions dans les « épouraniens christiques » la possibilité de rencontrer Dieu, sans que ce lieu de rencontre soit une idole, il est précisé que ce lieu de rencontre existait déjà « dans le Christ », avant la création du monde ; si Dieu, par la mort du Christ, s’est enrichi d’une Eglise, c’est qu’à l’origine il s’était déjà enrichi d’un « monde-pour-et-dans-le-Christ ».

pour être nous saints et sans tache devant lui  « De tout temps, Il nous a appelés à la sainteté et à la filiation qu’il nous a déjà données. » Et puisque la strophe que nous étudions est entièrement placée « dans le ciel préexistant au monde », il faut aller encore plus loin et paraphraser comme suit : « C’est de tout temps que Dieu nous regarde dans le Christ comme déjà saints et immaculés, comme déjà ses fils adoptifs. »
dans l’amour  caractérise la qualité de la relation entre Dieu et l’homme.
Faut-il préférer le rattachement de l’expression à « il a élu » ou à « il a prédéterminé » ? Peut-être « dans l’amour » convient-il mieux pour « filiation adoptive par JC ». Mais il ne s’agit plus là que d’une nuance. L'une et l'autre options orientent vers un sens radicalement opposé à la prédestination. Notre élection en Dieu n’est pas une décision souveraine comme le serait l’acte d’un sujet immuable sur un objet. Il relève d’une relation d’amour qui, parce qu’elle est éternelle, atteint depuis l’éternité tout homme qui donne sa foi au Christ qui justifie. 
en savoir plus
(+1)
Bibliographie :
HUBY col. Verbum Salutis
BENOIT Bible de Jérusalem
SCHLIER Brief an die Epheser, commentaire monumental qui a suivi sa conversion, 1958, de loin le meilleur
DIBELIUS Handbuch zum Neuen Testament, 1953
RENDTORFF Das Neue Testament Deutsch, 1935
PERCY Die Probleme des Kolosser und Epheser Brief Lund, 1946
MASSON Epître aux Ephésiens, C.N.T., 1955, très calviniste
ABBOT I.C.C., 1946, le meilleur commentaire philosophique
SCOTT Moffat N.T. commentary, 1952, très ouvert et fort intéressant
MITTON The Epistel to the Ephesians, Oxford, 1951 
Articles
SCHLIER Temps de l’Eglise, p.169-174, article très riche mais ardu car écrit en termes de philosophie moderne  
MUSSNER Le peuple de Dieu selon Ep 1, 3-14. Concilium 10, fort sommaire, 1965.

(+2)
« le Dieu et Père du Seigneur de nous Jésus-Christ »
Selon ABBOT (p. 4), il faut rattacher le génitif « du Seigneur de nous JC » à la fois à « Dieu » et à « Père » : Paul parle du « Père de N.S.J.C. », mais aussi, du « Dieu de N.S.J.C. » (cf. Ep 1,17 ; Jn 20,17 ; Rm 15,6 ; 2 Co 1,3 ; Col 1,3 ; 1 P 1,3). Sinon il y aurait répétition de l’article avant « père ».

(+3)
(Cf. SCHLIER p. 44, ABBOT p. 4)
Ici, « pneumatique » (adjectif en « ikos »), désigne l’être de l’objet déterminé. S’il en désignait le genre, le terme « pneumatique » s'opposerait à « matériel » ou désignerait la source de la bénédiction (bénédiction venant du Pneuma-charisme).

(+4)
En langage actuel, on pourrait dire au sujet des « épouraniens » : le monde auquel l'hymne s’adresse est préoccupé de trouver dans les puissances magiques, anges ou astres, un moyen de transcender l'existence terrestre. La sphère des « épouraniens » presse l’homme, toujours en quête de dépassement, à choisir entre la terre et une autre dimension transcendante qui serait en quelque sorte, le « ciel » de son « Dasein » (SCHLIER). Mais pour l'auteur, le Christ, par sa résurrection « cosmique », rayonne au-dessus des deux mondes aux différents « épouraniens » (juifs et païens), au-dessus de toutes les « puissances » (1,20-23), « au-dessus de tous les cieux » (4,10)... De sorte qu’à présent, deux cieux sont ouverts : celui du Christ et celui des « puissances ». Le baptisé n'a plus à choisir entre la terre et le ciel de son « Dasein », car il est maintenant attiré positivement par le Christ qui est au-dessus de tout et manifesté tel dans l’Eglise.
Bien plus, Dieu ne se contente pas d’appeler l’homme dans son « Epouranie » à Lui ; pour l’y ré-introduire, il est venu lui-même l’arracher aux autres puissances (l'autosuffisance de la Loi, ou les idoles).
Bien qu’étant encore dans le monde des puissances, ceux qui sont entrés dans l’Eglise, par le baptême, sont déjà dans l’"Epouranie" dominant toutes les autres. Là, le baptisé est appelé à se détourner de ses anciennes attirances tyranniques (toujours actuelles). Le Christ est devenu « le Ciel au-dessus de tous les autres cieux de notre Dasein » (SCHLIER).

(+5)
SCOTT (p.140-141), lui aussi protestant, rejette la thèse de la prédestination qu’il estime, à bon droit, être exactement à l’opposé de la pensée de l'auteur. Il remarque que ce dernier ne parle pas des hommes en général, mais de ceux qui font l’eulogie (« nous ») : les élus désignent donc les chrétiens. Il en conclut que, par ces mots, l'hymne indique plutôt que ceux qui sont liés au Christ sont sûrs que leur foi n’est pas quelque chose d’accidentel, mais qu'elle réalise le plan éternel de Dieu qui veut faire d’eux des fils. Cette hypothèse, à notre avis, se place encore trop sur le plan d’un salut individuel et ne coïncide pas avec les perspectives universelles de l’épître et en particulier de l’eulogie (cf. les deux dernières strophes, dans lesquelles la perspective universelle est évidente).
fermer
 
(1,5) Nous ayant suscité pour filiation adoptive  L’expression « filiation adoptive » (uiothesia) ne se trouve qu’en (Rm 8,15.23) ; (Rm 9,4) et (Ga 4,5).
La consonance avec Rm 8,14-30 est frappante. Ici, l'auteur transpose dans l’éternité ce qu’il a dit en Romains des conséquences de la Résurrection et de la vie de l’Esprit. Les baptisés deviennent corps physique et mystique du Christ et donc, avec le Christ, ils sont fils dans le Fils de Dieu.(+1)
Alors qu’il voit l’Eglise grandir et recouvrir toute la terre, cette filiation prend pour l'auteur des dimensions cosmiques, ayant son origine dans l’amour éternel qui unit depuis l’éternité le baptisé à Dieu dans son Fils.

par Jésus Christ  Plusieurs commentateurs y voient déjà l’œuvre de la Rédemption. Mais il semble que cette strophe vise « le ciel » ; il s’agirait alors de l’Eglise avant le temps. 
Cette relation d’amour qui établit un lien de filiation entre Dieu et l’Eglise n’est possible que par Jésus-Christ.

pour lui (+2) : Dieu, avant le temps, nous considère comme fils, parce qu’en regardant son Fils, il y voit déjà le corps entier. ceci afin que nous ressemblions au Fils jusqu’à lui être ajustés. Le texte est en rapport étroit avec (Rm 8,14-30), et plus particulièrement avec (Rm 8,29) : «Ceux que Dieu a d’avance discernés, il les a prédestinés ressemblants à l’image de son Fils afin qu’il soit l’aîné d’une multitude de frères ». « Pour lui » signifierait donc bien : « pour que nous lui soyons ajustés ». Mais, jusque là, le propos visait toujours la transformation progressive de l’homme recréé à l’image du nouvel Adam ressuscité et pour lui ressembler. Il concernait l’homme d’après la Résurrection, en tension perpétuelle vers l’image du Christ glorieux sous la mouvance de l’Esprit ((Rm 8,23-27) ; (1 Co 15,49)). La nouveauté de notre texte réside en ce que Paul montre que c’est depuis l’éternité qu’existe cette relation de filiation : de toute éternité, Dieu voit son Fils comme corps total et de toute éternité, il nous crée à travers son Fils pour être ce corps total. L'auteur passe du plan de la Résurrection-recréation (cf. autres épîtres), au plan du mystère éternel de Dieu.

selon le goût de sa volonté  « Volonté » insiste sur l’action de Dieu et sur le fait que celle-ci est toujours salvifique. « Goût » insiste sur la joie de Dieu à à sauver et sur  son ferme propos de le réaliser.

(1,6) pour louange de gloire de sa grâce  cf. (v.4) : de toute éternité l’Eglise est appelée à être, dans le Christ, une « offrande sainte et sans tâche », un lieu de rencontre parfait entre Dieu et les hommes. Ici, la rencontre cultuelle se précise : ce sera une liturgie d’action de grâce.
La formule sert aussi de transition avec la seconde strophe, qui, elle, ne se situe plus « dans le ciel », mais « sur la terre », et exprime comment cette grâce éternelle s’est manifestée
en savoir plus
(+1)
En Rm, cette filiation adoptive est comprise par Paul :
- comme actuelle (8,15), c’est-à-dire comme conséquence de la Résurrection - celle-ci ayant fait du baptisé, un participant à la vie divine, unissant sa mort, dans la foi, à la mort du Christ qui les justifie. 
- ou comme future (8,23), le corps étant encore inachevé dans ses membres.

(+2) 
(eis + Accusatif)
fermer
La première strophe situe au niveau du choix éternel que Dieu fait de l’homme pour être une offrande sainte et sans tache et ressembler au Fils. Il est appelé depuis l’éternité, pour une liturgie d’action de grâce envers le Père. Cette liturgie, rétablie par le Christ sur la terre, sera définitive lorsqu’elle aura, à la parousie, retrouvé la dimension parfaite qu’elle avait avant le temps. 
L'hymne montre alors comment le Christ a ré-inauguré et recréé, par sa venue dans le monde, cette liturgie qui attend son achèvement final.
de laquelle il nous a gratifié dans le Bien Aimé (+1) La grâce dont Dieu nous gratifie est une grâce dans le Bien-Aimé (+2), qui réalise parfaitement l’antique Israël. Celui qui, dès avant la création, était, comme l'Israël-Eglise, le Bien-Aimé, s’est montré le « Bien-Aimé » en venant se faisant la tête du Nouvel Israël (+2).  

(1,7) en qui nous avons la Rédemption par son sang, Le baptême actualise pour chacun (cf. le présent : « nous avons ») la liturgie du propitiatoire sur la Croix (cf. (Ep 1,14) ; (Ep 4,30)). Les baptisés redeviennent les acteurs de l’éternelle liturgie restaurée par le Christ. Mais celle-ci ne redeviendra ce qu’elle était avant les temps que lors de la rédemption définitive de notre corps ((Rm 8,23) ; (Ep 4,30)). (+3)

la rémission des péchés Grammaticalement, c’est une apposition à Rédemption. Si la rédemption qui nous est déjà acquise ne nous réintroduit pas encore parfaitement dans la liturgie d’avant les temps, elle est cependant déjà manifestée comme rémission du péché qui nous séparait de Dieu. Dans la liturgie présente, la rémission des péchés anticipe le pardon eschatologique (SCHLIER, Brief an die Epheser, p.58).    

selon la richesse de sa grâce  Cette richesse de grâce et de gloire est le leitmotiv des Ephésiens : (Ep 1,7) ; (Ep 1,18) ; (Ep 2,7) ; (Ep 3,8.16).  
en savoir plus
(+1)
« il nous a gratifiés » dit à la fois la gratuité et l’allégresse du salut messianique (cf. (Lc 1,28)) (LYONNET).

(+2)
« Bien-Aimé » : expression messianique. Dans les LXX, elle désigne Israël comme le peuple aimé de Dieu. Elle est son plus grand titre de gloire ((Dt 32,15) ; (Dt 33,5.26) ; et (Is 44,2) situé entre les deux premiers chants du serviteur, a permis d’attribuer à Jésus Christ serviteur ce titre de « Bien-Aimé », jusque-là réservé à Israël. De sorte que le terme dans le N.T., s’il a toujours une teneur messianique, désigne tantôt le peuple des chrétiens ((Col 3,12) ; (1 Th 1,4)), tantôt la Jérusalem céleste (Ap 20,9), tantôt le Christ Jésus, chef du Nouvel Israël (cf. le baptême de Jésus : « agapètos » en (Mc 1,11) ; (Mt 3,17) ; (Lc 3,22)).

(+3)
On ne rencontre le mot « apolutrosis » que 10 fois dans le N.T. ((Lc 21,28) ; (Rm 3,24) ; (Rm 8,23) ; (1 Co 1,30) ; (Ep 1,7) ; (Ep 1,14) ; (Ep 4,30) ; (Col 1,14) ; (He 9,15) ; (He 11,35)).
En (1 Co 1,30) le mot est difficile à cerner car il se trouve dans une énumération. Lc et He ont une théologie particulière (bien que le sens chez Lc soit très proche de Paul).
Restent :
• (Rm 8,23) ; (Ep 1,14) ; (Ep 4,30), où la rédemption est à venir
• (Rm 3,24-25) ; (Ep 1,7), où il s’agit de rédemption acquise par le sang
• (Col 1,14), où la rédemption est acquise « dans le ciel ».
Dans aucun de ces textes il n’est fait mention de Rédemption au sens de délivrance contre rançon.
Le seul à être un peu explicite sur le rôle du sang est (Rm 3,24-25) : chaque année, au Yom Kippour, était purifié avec le sang des victimes le propitiatoire (lieu où YHWH manifestait sa présence dans le Temple, entre les deux kerubim); de même, le Christ a-t-il purifié par son sang le nouveau lieu de rencontre avec les croyants dans le Temple Nouveau (voir exégèse de (Rm 3,24) par LYONNET).
La Rédemption consiste en ceci : la rencontre avec Dieu est à nouveau possible. Le Christ l’a réalisée définitivement par la Croix. « Il nous a en effet arrachés à l’empire des ténèbres et nous a transférés dans le royaume de son Fils bien aimé, en qui nous avons la Rédemption, la rémission des péchés » (Col 1,14). Cependant elle reste à accomplir à la dimension du corps achevé cf. (Rm 8,23) ; (Ep 1,14) ; (Ep 4,30).
Autre confirmation : dans ce même sens, il ne s’agit plus d’une délivrance contre rançon, mais d’une liturgie de la rencontre ; toute l'hymne exprime ce mouvement de rencontre entre le ciel et la terre... Ainsi, verset 7 : la Rédemption est accomplie par le Christ sur terre, comme en (Rm 3,24), le verset 14 parlera de Rédemption définitive du peuple à la fin des temps comme (Rm 8,23).
fermer
Avec cette troisième strophe, nous repartons « dans le ciel ».
(1,8) de laquelle il nous a comblés en toute sagesse et intelligence (+1) Les mots « sagesse » et « intelligence » renforcent l’idée de plénitude du verbe « combler ». L'auteur indique aux fidèles tentés par le gnosticisme (cf. les « épouraniens ») que si la Rédemption inclut la Croix, elle est aussi une intelligence et une sagesse. L’argumentation de (1 Co 2,6) est reprise ici, dans une perspective beaucoup plus large.

(1,9) nous ayant fait connaître (le mystère) Le verbe, banal en soi (gnorizo), a un sens spécial dans l’apocalyptique, surtout lorsqu’il est lié, comme ici, au mot « mystère ».
Au sens transitif, il vise soit une révélation faite à l’apôtre cf. (Ep 3,3.5) ; (Col 1,27), soit une proclamation de l’apôtre touchant le « mystère » cf. (Ep 3,10) ; (Ep 6,19)).

le mystère de sa volonté (+2)
Le mystère est ici à la fois :
• le plan de Dieu ;
• le Christ en qui, par qui, pour qui tout a été fait ;
• l’Eglise, qui, par son unité, réalise ce qu’elle était avant le temps, dans le Christ.
Le mystère est révélé (sens apocalyptique) à la fois :
• par Dieu, qui envoie son Fils,
• par le Christ, qui réalise le « mystère »,
• par l’Eglise, qui est aussi le « mystère » et est, elle-même, une Révélation,
• par la prédication de l’apôtre.

selon le goût de Lui qu’il s’était fixé par avance en lui  Nous avons la même construction pour ce verbe que pour les mots « pré-fondation du monde » et « préfixé »/"pré-déterminé », aux versets 4-5. Cette expression n’évoque pas une décision de caractère arbitraire, mais une nuance pré-temporelle : il s’agit d’une décision éternelle de charité dans le Christ. En effet, toute la strophe est introduite par la fin de la précédente, où on retrouve le même mot « goût » que dans ce verset 9. (Cf. plus haut)
« En lui » désigne le Christ, comme tous les « en lui » dans cette eulogie. Tout parle d’une Eglise éternellement dans le Christ dont l’Eglise temporelle est la manifestation sur terre.

(1,10) pour l’économie du "plérôme" des temps  « Economie » est à entendre dans son sens actif, puisqu’il s'agit dans le texte, d’une action de Dieu. On peut donc traduire par : « pour l’accomplissement du plérôme des temps ».
Le temps et l’histoire ne s’écoulent plus dans l’absurde ; ils ont une mesure comble. C'est une certitude depuis que Jésus Christ est remonté auprès du Père auquel il nous donne accès (cf. plus haut : Rédemption/rencontre), depuis, surtout, que l'on voit l’Eglise réaliser la sanctification et l’unité des Juifs et des païens. Le monde se dirige donc visiblement dans l’Eglise une, vers l’Eglise pré-temporelle pour laquelle tout a été créé.

"RÉSUMER toutes choses dans le Christ, celles sur les "ouranies" et celles sur la terre"  à entendre dans le sens de "résumé" et de "tête". (+3)
en savoir plus
(+1) « en toute sagesse et intelligence »
PERCY et VAN SOODEN rattachent ces mots à « ayant fait connaître ». Cependant, comme le verbe principal est, dans chaque strophe, précisé par un complément introduit par « en » (dans), il faut plutôt respecter la structure et rattacher ce complément au verbe principal (avec SCHLIER, DIBELIUS, SCOTT et surtout ABBOT, qui fait le parallèle avec (Col 1,9)).
On pourrait donc paraphraser ce « en » grec (qui veut rendre le « be » hébraïque signifiant à la fois l’instrument et le lieu) par : « en tant qu’il nous donne ». Et nous aurions : « en tant qu’il nous donne toute sagesse et intelligence ».

(+2) Mystère
Le sens du mot est ici fondamentalement le même qu’en (1 Co 2,6-7). Cependant, il s’est beaucoup approfondi à travers les épîtres aux Romains et aux Colossiens. Etant donné que la construction de la phrase qui suit est ambiguë, la seule solution consiste à suivre l’évolution du mot « mystère » à travers les épîtres : 
- Dans la 1° aux Corinthiens, le « mystère », c’est le plan de Dieu qui se réalise dans le crucifié devenu Seigneur de Gloire et dans le Seigneur de Gloire crucifié cf. (1 Co 2,2) : folie pour les sages, mais sagesse pneumatique pour les autres (1 Co 2,1.13).
- Dans Romains cf. (Rm 11,25) ; (Rm 16,25), le « mystère » vise le plan de salut de Dieu en tant qu’il inclut les païens, en même temps que les juifs (c’est l’aspect de la mission).
- Dans Colossiens cf. (Col 1,26.27) ; (Col 2,2) ; (Col 4,3)), le « mystère » vise le Christ manifestant la sagesse de Dieu en unifiant toute la création en Lui, les païens comme les juifs, dans l’attente de la parousie. Le Christ est l'unité de tous, comme le salut et l'espérance de tous. Le mystère est devenu salut universel et cosmique.
- Dans Ephésiens cf. (Ep 3,3.4.9) ; (Ep 5,32) ; (Ep 6,19), le mystère prend une dimension éternelle. Le mystère est la sagesse de Dieu dont le Christ avant les temps est la « forme », puisque tout est fait « par Lui », « pour Lui », « en Lui ».
Le plan de salut éternel, inclus, comme Eglise, dans le Christ, est rendu visible au monde par la prédication de l’apôtre dans l’Eglise terrestre réunissant les juifs et les païens.

+3
RÉSUMER
Les philologues s'accordent pour faire dériver ce verbe de « kephalaion » (« résumé »), et non de « kephalè » (« tête »). Mais ce mot qui, au point de vue rythmique, forme à lui seul une hémistiche - et que l'auteur met en position emphatique (au début du vers), ainsi qu’en apposition pour éclairer le mot « mystère » - doit avoir une plénitude de signification qui dépasse celle de l’étymologie la plus rigoureuse et bénéficie de la parenté très proche avec « kephalè ». Il faut donc, pour bien traduire, allier le sens de « résumé » et celui de « tête ». Cela est confirmé par le parallèle avec 1,22.
fermer
La réalisation de cette unité est maintenant montrée dans l’Eglise. En  premier lieu pour les chrétiens issus du Judaïsme.

Les baptisés juifs et païens

En lui  C’est-à-dire « dans le Christ » à la fois « tête » et « résumé ».

(1,11)  en qui aussi nous avons reçu notre héritage (part), choisis d’avance selon le plan de celui qui fait toutes choses selon le désir de sa volonté
(1,12)  pour que nous soyons à la louange de sa Gloire les pré-espérant dans le Christ. (+1) Dans le plan éternel de Dieu qui se réalise en Christ (v.10b-11 : « en lui en qui ») les juifs ont une place particulière (v. 11 : « nous avons reçu une part privilégiée comme reste ») en ce sens que, déjà avant le Christ, ils avaient commencé à réaliser ce plan de Dieu à travers leur attente et leur espérance. Et « pré-espérant dans le Christ » désigne, certes, ceux qui attendaient le Christ, mais plus précisément les juifs qui, par leur attente, étaient déjà « dans le Christ » : dans cette nouvelle théologie, l’Ancien Testament est forcément déjà l’Eglise en-espérance-dans-le-Christ.
Si, selon le plan de salut divin, les juifs ont été les premiers choisis-dans-le-Christ-en-espérance, les chrétiens issus du paganisme n’ont rien à leur envier, puisqu’ils sont, eux aussi, dans le Christ... Et ceci, non plus seulement en espérance, mais réellement, de façon achevée et définitive.
en savoir plus
(+1)
L'auteur est juif. Paul dit toujours « nous » quand il parle des Juifs, se rangeant ainsi parmi eux. D’autre part, le verbe « nous avons reçu notre part », qui pourrait signifier « nous avons été désignés par le sort », sert habituellement dans les LXX pour parler d’Israël en tant que « lot privilégié de Dieu », en tant qu’héritier de Dieu.

Il vaut donc mieux comprendre ici, avec BENOIT et SCOTT : « nous sommes le petit reste »... ou bien, plus vraisemblablement encore, avec SCHLIER et ABBOT : « nous avons reçu une part de choix comme héritiers ». Dans les deux cas, le « nous » ne désigne pas les chrétiens en général, mais les Juifs.
En outre, le participe « les pré-espérant dans le Christ » ne peut être considéré comme attribut, car il a l’article. Il ne faut donc pas traduire : « pour être les pré-espérant », mais : « pour être louange de Lui, nous qui sommes les pré-espérant ». A travers ce « nous », il s’agit encore des juifs.
Enfin, si quelques manuscrits ont « nous » au v. 13, c’est sans doute à cause de la tendance à l’uniformisation, mais il faut, avec les meilleurs manuscrits, lire « nous » dans la 4° strophe et « vous » dans la 5° strophe. En effet, le passage du « nous » (dans la 4e strophe) au « vous » (dans la 5e strophe) est délibéré, il a un sens. Si de prime abord, il ne se comprend pas, lorsque l’on découvre, en se référant aux schémas pauliniens, que le « nous » désigne les juifs et le « vous », les chrétiens issus du paganisme, tout devient clair.
fermer
Ce qui est dit pour les juifs est aussi dit pour les chrétiens issus du paganisme.
(1,13)  En qui vous aussi ayant entendu la parole de vérité l’Evangile de votre salut en qui aussi ayant cru vous êtes scellés par le "pneuma" de la promesse le Saint  
(1,14)  qui est arrhes de notre héritage pour la rédemption de l'acquisition à la louange de sa gloire. (+1) Dans l’unité des juifs et des païens au sein de l’Eglise, l'auteur voit le signe que le Christ était dès avant les temps, celui qui est « tête-et-résumé-de-tout » (v. 10). Partant de là, les juifs ne sont plus les seuls fils de la promesse, bien qu’ils l’aient été de façon privilégiée par une espérance qui les mettait déjà dans le Christ. Les chrétiens issus du paganisme sont, eux aussi, fils de la promesse, dans l’Eglise qui donne déjà des arrhes de l’héritage.
Cette perspective de l’unité des juifs et des chrétiens issus du paganisme est évidente si l’on regarde (Ep 2,11-22).
en savoir plus
(+1)
Visiblement, dans sa pensée primitive telle qu’elle transparaît à travers l’analyse de structure, Paul voulait dire aux chrétiens issus du paganisme : « vous aussi, qui avez entendu l’Evangile qui est vérité et qui est salut (les génitifs sont épexégétiques (explicatif) à savoir "la loi qui est le Christ". La notion est éclairée par la référence, chez Philon, à une personne comme "loi vivante", notion elle-même enracinée dans une tradition sur la royauté hellénistique bien plus ancienne et répandue. Vous êtes dans le plan de Dieu les enfants d’une promesse éternelle, tout comme les juifs étaient ‘les enfants de la promesse’. Vous aussi vous avez, comme les Juifs, un héritage qui vous est donné par ‘le nouveau rite de circoncision’ (« sceau » désigne la circoncision dans l’A.T.), qui fait bénéficier, non plus seulement de la promesse, mais des ‘arrhes’ de l’héritage. »
Dans l’Eglise qui est, en germe, ce qu’elle sera dans le Christ lors de la « Rédemption de l’acquisition », ou, si l’on traduit par un génitif épexégétique, « lors de la Rédemption qui sera l’acquisition définitive (de l’héritage) à la louange de la Gloire de Dieu ».
Comme, dans le vocabulaire de mission, ce « sceau nouveau » qui procure les arrhes de la promesse suppose, non seulement l’audition de l’Evangile, mais la foi. La phrase est surchargée d’un second participe, au risque de l’alourdir : « en qui (= en l’Evangile) aussi ayant cru ».
La traduction qui voudrait sous-entendre le verbe « être » avant « ayant entendu » (pour pouvoir rattacher « ayant cru » à « vous êtes scellés » et faire ainsi de la foi seule la condition du baptême) ne se justifie que par un souci théologique étranger aux perspectives de l'hymne. Elle brise en effet l’équilibre des strophes qui n’ont chacune qu’un verbe principal. Elle fausse en outre le sens de « en qui aussi », marquant toujours un lien fort avec ce qui précède et non avec ce qui suit (cf. la même formule au v. 11 se rapportant de toute évidence au Christ, qui précède immédiatement).
fermer
2° EPÎTRE, dite de CLÉMENT DE ROME (140) 
Ecrits des Pères Apostoliques p. 127s.

Clément de Rome et Pasteur d'Hermas

« Ainsi donc mes frères, si nous faisons la volonté de Dieu, nous appartiendrons à la première Eglise, à celle qui est spirituelle et qui fut créée avant le soleil et la lune. Mais si nous ne faisons pas la volonté du Seigneur, notre part sera ce passage de l’Ecriture qui dit : ‘Ma maison est devenue une caverne de voleurs’ (Jr 7,11). Préférons donc appartenir à l’Eglise de Vie afin d’être sauvés. Je ne pense pas en effet que vous ignoriez que l’Eglise vivante est le corps du Christ (Ep 1,23). L’Ecriture dit en effet : « Dieu créa l’homme... homme et femme il les créa » (Gn 1,27). L’homme c’est le Christ, la femme c’est l’Eglise. Or les écrits des prophètes et des apôtres portent aussi que l’Eglise n’est pas de ce siècle, mais qu’elle est née au commencement. Elle était spirituelle comme notre Jésus et elle s’est manifestée dans les derniers jours. Or cette Eglise qui était spirituelle est devenue visible dans la chair du Christ, nous montrant que si nous la gardons intacte dans notre chair, nous la recevrons dans le Saint Esprit, car la chair est l’image de l’Esprit. Nul ne peut, après avoir corrompu l’image, participer à l’original.
Et tout ceci veut dire, frères, ‘gardez intacte la chair, pour avoir part à l’Esprit’. Or si nous disons que la chair est l’Eglise et que l’Esprit est le Christ, c’est donc qu’à outrager la chair on outrage l’Eglise. Commettre une telle action, c’est s’exclure de l’Esprit, c’est-à-dire du Christ. Oui c’est à une telle vie, à une telle incorruptibilité que cette chair peut avoir part lorsqu’elle est unie à l’Esprit Saint et nul ne peut expliquer, nul ne peut dire les biens que le Seigneur a préparés pour ses élus » (1 Co 2,9).

PASTEUR D’HERMAS, Vision 2,4.1
« Une révélation me fut faite, frères, quand je dormais, par un jeune homme très beau qui me dit : ‘La femme âgée de qui tu obtins le petit livre, qui est-elle, à ton avis ?’ - Moi je dis : ‘La Sybille’. - ‘Tu fais erreur, dit-il, ce n’est pas elle.’ - ‘Qui est-ce donc ?’ dis-je. - ‘L’Eglise !’ dit-il. Je repartis : ‘Et pourquoi est-elle si âgée ?’ - ‘Parce que, dit-il, elle fut créée avant tout. Voilà pourquoi elle est âgée...’ »
Le développement théologique de la pensée de Paul et de ses disciples ne part pas d’une idée préconçue sur Dieu pour expliquer la réalité de l’Eglise. C'est l'expérience de foi qu'ils voient vivre et vivent eux-mêmes qui a inspiré cet hymne : toute l'histoire de l'élection s'accomplit, selon le dessein de Dieu, dans la communion au Christ Jésus. En même temps que se dévoile l’origine éternelle de ce dessein et le retour du monde à Dieu. Les spéculations de la sagesse grecque ont été transformées en une des premières et des plus belles contemplations de la Trinité.

En bref, l'hymne baptismal - Conclusion

L’apôtre exprime la relation du Christ et de l’Eglise ; celle-ci était déjà, avant la création du monde. Les termes qu'il utilise pour dire cette relation du Christ et de l’Eglise sont liturgiques et cultuels : de toute éternité l’Eglise est dans le Christ devant Dieu comme une offrande « sainte et sans tâche », comme un lieu de rencontre parfait entre Dieu et les hommes. 
L'expérience d'un salut concernant le monde entier provoque un approfondissement du mystère. Le plan de salut divin a sa source dans le Père et atteint l'univers. Il se réalise sur terre par Jésus le Christ et dans son Esprit. Celui qui se laisse sauver par le Christ peut contempler qu'il est désiré, voulu et attendu depuis toute éternité par le Dieu Trine.
 Les risques de la gnose ont poussé l'auteur de l'hymne à creuser le "pourquoi" de l'élection dans le Christ. Il lui est donné alors de voir, dans la foi, le dessein originel de Dieu. Cette vision apportait une réponse à la curiosité des chrétiens tentés par la gnose.

Les publications de référence :

Les Seuils de la Foi

Editions Parole et Silence et Université Catholique de Lille

En savoir plus
Le blasphème de JésusLe blasphème de Jésus
Les fondements bibliquesLes fondements bibliques
Entrer dans la foi avec la BibleEntrer dans la foi avec la Bible
Autre publication du père Jacques Bernard
Ressources théologiques et philosophiquesRessources théologiques et philosophiques